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Montagne, Montagnettes et Montagnard(e)s...
17 avril 2009

ALLER PLUS HAAAUUUUTTTTT !!!

P4130085Un groupe petit mais déterminé semble t’il, se lance à l’attaque de la falaise de Grand Cormot ce lundi de Pâques : Martine, Guy, Didier et moi…
Chacun son truc : certains s’en vont à la cueillette des œufs en chocolat - ben v’ouiiiiii, ça continue le lundi ; certains encore attendent le retour des cloches - même si c’est dimanche qu’elle sont revenues ; d’autres sont en train de digérer leur fabuleux festin pascal dominical - blurp !
Et nous, fidèles à notre «vice», nous nous chargeons de notre matériel d’escalade et prenons la direction du lieu dit «Grand Cormot», département de Côte d’Or, région de Bourgogne - en quête de sensations et de légèreté.
Réputé pour sa falaise de calcaire, Le village de Cormot est l’un des plus anciens lieux pour la pratique de l’escalade en Bourgogne. Les références locales vous apprendront que la falaise, longue de près d’un kilomètre sur plus de 50 m de haut, a vu les premières armes des plus grands guides français : Gaston Rébuffat, Jean Cousy, Lionel Terray, Alfred Couttet.

La ville la plus proche est la cité médiévale de Nolay. Ce bourg sympathique a du mal à se réveiller en ce lundi matin tellement il est baigné dans une brume cotonneuse qui ressemble à de la barbe à papa. Nous non plus, on ne se sent pas très bien réveillés et pour se booster, nous décidons de démarrer cette journée par l’étape bistrot après avoir été chercher des croissants. C’est agréable de se retrouver bien au chaud autour d’une bonne tasse de chocolat ou de café fumant. La patronne est sympa qui nous offre un petit œuf en chocolat tout frais pondu !

Puis, cap sur la falaise qui nous attend les bras ouverts… ou plutôt parois offertes : pas un chat ni un grimpeur à l’horizon. Ce royaume est nôtre ! Un petit chemin nous emmène dans la campagne à la base du site où chacun s’active ensuite à s’outiller.
Moi, je vais étrenner mes nouveaux chaussons achetés l’avant-veille : de beaux chaussons au cuir souple et à la semelle vibram, conçus pour une grimpe de confort et de qualité -  euh… j’ose le croire - et d’un si beau vert qui rappelle celui des glaces à la pistache…
Je suis toute fière et le fais savoir.
Guy aussi a changé ses chaussons et les siens de la même marque que les miens, «Mythos» pour ne pas la citer, sont d’un beau marron qui rappelle la glace au café ou pralinée… Ceux de Martine sont bleus et ceux de Didier gris - glaces à quoi ?P4130092
Bon, c’est parti : on attaque par une voie que Didier nous annonce, à Guy et à moi, comme assez facile pour se chauffer : «L’Ecole»… M’ouais, j’ai des doutes ; pour Didier, tout est toujours facile. Et de ce fait, elle est plus longue et sophistiquée qu’il n’y paraît, certains passages ne se laissant surmonter qu’avec concentration et après réflexion. Parvenus au sommet, sur le plateau qui surplombe les environs et où il est possible de s’aventurer, le paysage est presque invisible, enveloppé de mystère blanc et ne laissant deviner que quelques silhouettes de quelques maisons et d’une ou deux églises.
Nous triompherons de la voie suivante : «Le Dièdre Oublié» malgré son pas de démarrage assez tordu qui m’obligera à «tricher» un peu car je serai contrainte de me tenir à la 1ère dégaine pour me hisser…
Engagez-vous, rengagez-vous qu’ils disaient ! Non mais je vous jure !

L’après-midi, le soleil se lève, il fait vraiment chaud à l’abri de ces murailles et nous ne sommes plus tout seuls.
Je grimperai en compagnie de Didier. Le personnage est silencieux, un peu trop à mon goût car je ne sais jamais où il en est. Les voies sont hautes et à certains moments, il disparaît de ma vue. Je dois donc me repérer au mouvement de la corde pour adapter mon assurage et quelquefois, j’entends un cri : «relais», «vaché» ; ce qui signifie qu’il est bien arrivé à destination, le sommet et qu’il s’est attaché à la chaîne ou au piton fixé là-haut et que tout danger est donc purement et simplement éliminé.
Heu… «vaché» = à ne pas confondre avec le vacher, personne qui emmène paître les vaches ; l’agriculture et l’escalade n’ayant d’autre point commun que ce terme et encore, avec un sens différent. Ne m’en demandez pas l’origine, je ne la connais pas.
P4130090Plus tard, Didier prend son temps pour terminer une voie, «Le Pilier de la Fissure Jaune», de niveau très supérieur à ce que moi, je fais habituellement et je me retrouve embarquée sur une ou deux dalles à peu près lisses dont je mettrai un temps fou à me sortir…  Pffffffff, j’ai eu un petit peu chaud mais ce n’est rien en comparaison de ce qui m’attend pour terminer la journée.

A chaque sortie et je vous l’ai déjà dit, j’aime bien faire au moins une voie en-tête, pas trop compliquée de préférence pour m’éviter de gérer, en plus du reste, une pression pour le moins inconfortable… Pourtant, cette fois-ci, quand je me lance toute seule comme une vraie grande sur cette voie dont on m’a pourtant assuré qu’elle était pour moi, j’ai à plusieurs reprises une trouille qui me serre l’estomac. C’est une chose que de faire de l’escalade en second avec une corde toujours tendue devant soi, qui garantit un maintien constant avec un risque quasi inexistant et c’est une autre que de partir avec rien devant, la corde juste derrière qui garantit… ce qu’elle garantit mais n’empêche pas un sentiment de mise en danger permanent. Certains passages sont délicats et plus d’une fois, j’ai envie de faire demi-tour et je fais savoir que j’ai peur. Mais les encouragements de Guy et aussi, il faut bien que je l’avoue, mon orgueil de teigne, me font serrer les dents et passer au travers de ma peur. C’est impressionnant comme je me mets à transpirer par moments, c’est comme si je perdais toute l’eau de mon corps et mes mains sont tellement moites qu’elles perdent en fiabilité - heureusement que j’ai mon petit sac de magnésie avec moi.
La seule attitude à avoir : me reposer un moment en me vachant  au clou le plus proche, puis respirer profondément en me calmant, me dire des choses gentilles et stimulantes et surtout, me convaincre que je vais réussir le challenge…. Râler, dire des gros mots, maudire la terre entière et surtout ceux qui m’ont entraînée ici - même si au final personne ne m’a mis le couteau sous la gorge - ça fait du bien aussi, alors ne pas se gêner… et je ne me gêne pas.
Mais je monte, je continue à monter et c’est ce qui compte et j’arrive au sommet et je crie «Victoire» avec un grand V.
Et c’est un tel sentiment de satisfaction, de dépassement et de joie qui m’envahit que c’est sûr, je recommencerai…. Oh oui, je recommencerai.

Victoire

Bon, inutile de vous préciser où on a atterri pour clore cette belle journée. Cette fois, on ne l’a pas raté… le bar !

P.S. : album photos à venir

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Commentaires
R
T"es trop forte mais surtout déterminée à ne pas lâcher prise et tu vois tu y arrives.<br /> <br /> Big bisous et à bientôt pour les photos<br /> <br /> Ray
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